The European Business Council for Africa

La position du Nigéria en matière d’intégration régionale peut sembler incohérente, bien qu’il ait ratifié la Zone de libre-échange continentale africaine et qu’il se soit engagé à réaliser une union douanière par le biais de la CEDEAO. Par exemple, en 2019, il a unilatéralement fermé ses frontières terrestres avec les pays voisins, provoquant des perturbations majeures dans les réseaux commerciaux régionaux. Cela a, à son tour, eu un impact négatif sur les efforts de facilitation du commerce promus par les partenaires de développement pour assurer la circulation fluide des marchandises à travers les frontières.

Cet article examine ces dynamiques apparemment opposées. Il analyse les choix de politique commerciale et industrielle du Nigéria pour montrer que la fermeture de la frontière, plutôt que d’être un événement soudain, s’inscrivait dans la continuité des décisions politiques visant à freiner la contrebande et, entre autres, à promouvoir l’industrialisation. L’examen des politiques dans les secteurs du riz et des produits pharmaceutiques montre que si le Nigéria a de fortes ambitions en matière d’industrialisation, celles-ci ne se traduisent pas souvent par des politiques industrielles efficaces. En outre, les préoccupations liées au commerce régional, en
particulier la contrebande, sont considérées comme compromettant le potentiel et les efforts d’industrialisation du Nigéria, en sapant les entreprises nationales.

L’appréciation du contexte dans lequel les politiques dans ces secteurs sont introduites, plutôt que l’examen des politiques en elles-mêmes, fournit également des informations importantes. Elle montre que le Nigéria perçoit davantage la menace de la contrebande à travers les pays voisins que les avantages du commerce avec la région. Cela affecte la façon dont la facilitation du commerce est perçue, avec des implications pour les programmes de soutien. En cherchant à résoudre des “problèmes” définis localement tels que la contrebande, les interventions (ou “solutions”) de facilitation des échanges devraient simultanément poursuivre les objectifs
d’industrialisation et d’intégration régionale.

 

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